about
[EN]
Yves Daoust, “Calme chaos” (2011-12)
chamber orchestra and stereo fixed medium
“How we tell recent History is akin to a grand concert where all of Beethoven’s one hundred and eight opuses would be presented in sequence, though by performing only the first eight bars of each work. Were we to present the same concert again ten years later, only the first note of each piece would get played […] And twenty years down the line, all the music composed by Beethoven would be reduced to a single, long, high-pitched note similar to the infinite one he started hearing the day he became deaf.”
— Milan Kundera, “La lenteur” [“Slowness”] (1995)
“The idea is to show History as something continuous while History’s insubstantiality is becoming obvious.”
— Philippe Muray, “Après l’Histoire” (1999)
Everything gets archived nowadays, the good and the bad, we don’t even question this anymore. We have access to everything, from the most distant past to this day, and yet we seem to have lost the thread. We seem to be outside the continuity, in total disarray.
“Calme chaos” — the title comes from Sandro Veronesi’s novel “Caos calmo” [“Quiet Chaos”] (2005) — is a metaphorical exploration of that loss of meaning, that collective amnesia.
The work is articulated around two poles.
On the one side, chaotic writing consisting of a flurry of traits (more than a thousand) taken from the classical repertoire of each musician, segued without any logic, like decontextualized bits of information from the past, with occasional short encounters as if our memory was being jogged awake.
On the other side, the expression of the resilience of the wonderful musicians of the Nouvel ensemble moderne (NEM) who are hanging on to History, to signs from the past, in order to bring meaning to their backward march into the future, looking back in order to understand what is coming. The NEM’s musicians and their conductor Lorraine Vaillancourt welcomed my strange proposition with generosity and an open mind.
— [English translation: François Couture, ii-22]
“Calme chaos” was realized and composed in 2011-12 at the composer’s studio in Montréal (Québec) and was premiered on May 2, 2012 by the Nouvel ensemble moderne (NEM), under the musical direction of Lorraine Vaillancourt, during the “Concert du printemps” at the Salle Claude-Champagne of the Université de Montréal. The piece was commissioned by the NEM with support from the Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ).
The present performance of “Calme chaos” was recorded at its concert premiere on May 2, 2012 and was subsequently mixed in December 2021 at the composer’s studio.
[FR]
Yves Daoust, «Calme chaos» (2011-12)
orchestre de chambre et support stéréo
«La façon dont on raconte l’Histoire contemporaine ressemble à un grand concert où l’on présenterait d’affilée les cent trente-huit opus de Beethoven mais en jouant seulement les huit premières mesures de chacun d’eux. Si on refaisait le même concert dans dix ans, on ne jouerait, de chaque pièce, que la seule première note […] Et dans vingt ans, toute la musique de Beethoven se résumerait en une seule très longue note aiguë qui ressemblerait à celle, infinie et très haute, qu’il a entendue le premier jour de sa surdité.»
— Milan Kundera, «La lenteur» (1995)
«Il s’agit de faire croire à la poursuite d’une histoire au moment même où l’insubstantialité de celle-ci devient flagrante.»
— Philippe Muray, «Après l’Histoire» (1999)
À notre époque, tout est archivé, le bon comme le mauvais, on ne se pose même plus la question. Nous avons accès à tout, du passé le plus lointain à aujourd’hui, et pourtant, il semble que nous ayons perdu le fil, que nous soyons hors de la continuité, en plein désordre.
«Calme chaos», dont le titre est emprunté au roman «Caos calmo» (2005) de Sandro Veronesi, explore métaphoriquement cette perte de sens, cette amnésie collective.
L’œuvre s’articule autour de deux pôles.
D’un côté, il y a l’écriture chaotique constituée à partir d’une multitude de traits (plus de 1000) tirés du répertoire classique de chacun des musiciens, enchaînés sans liens cohérents, comme des bribes d’informations décontextualisées venant du passé, avec parfois de brèves rencontres, réveil furtif de la mémoire.
De l’autre, l’expression de la résilience de ces merveilleux musiciens du Nouvel ensemble moderne (NEM) qui s’accrochent au fil de l’Histoire, aux signes du passé pour donner un sens à leur avancée, à reculons, dans l’avenir: regarder en arrière pour comprendre ce qui vient devant. Les musiciens du NEM et leur cheffe Lorraine Vaillancourt ont accueilli avec ouverture et générosité cette étrange proposition que je leur ai soumise.
— [i-22]
«Calme chaos» a été réalisée et composée en 2011-12 au studio du compositeur à Montréal (Québec) et a été créée le 2 mai 2012 par le Nouvel ensemble moderne (NEM), sous la direction musicale de Lorraine Vaillancourt, lors du «Concert du printemps» à la Salle Claude-Champagne de l’Université de Montréal (Québec). Elle est une commande du NEM avec l’aide du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ).
La présente interprétation de «Calme chaos» a été enregistrée lors du concert de sa création le 2 mai 2012 et a été ultérieurement mixée en décembre 2021 au studio du compositeur.
credits
from
Docu-fictions,
released December 1, 2022
Nouvel ensemble moderne (NEM) (Jocelyne Roy, flute; Normand Forget, oboe; Simon Aldrich, clarinet; Martin Carpentier, clarinet; Michel Bettez, bassoon; Lise Bouchard, trumpet; Jocelyn Veilleux, horn; Angelo Muñoz, trombone; Julien Grégoire, percussion; Jacques Drouin, piano; Lorraine Vaillancourt, piano; Alain Giguère, violin; Johanne Morin, violin; François Vallières, viola; Julie Trudeau, cello; Yannick Chênevert, double bass) / Nouvel ensemble moderne (NEM) (Jocelyne Roy, flûte; Normand Forget, hautbois; Simon Aldrich, clarinette; Martin Carpentier, clarinette; Michel Bettez, basson; Lise Bouchard, trompette; Jocelyn Veilleux, cor; Angelo Muñoz, trombone; Julien Grégoire, percussions; Jacques Drouin, piano; Lorraine Vaillancourt, piano; Alain Giguère, violon; Johanne Morin, violon; François Vallières, alto; Julie Trudeau, violoncelle; Yannick Chênevert, contrebasse)
© 2011-12, Yves Daoust (SOCAN) / Ymx média (SOCAN)
ISWC: T9091881399
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