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If an image is worth a thousand words, “Sources / scènes” now testifies that a sound is worth a thousand images.

About Sources / scènes

The idea of a principal sound source as provider of the central material and concept unites three works on this CD, and is embodied in their titles — “Tides”, “Empty Vessels”, and “Base Metals”. In each case a characteristic sound acts as a central reference as well as ‘irrigating’ the piece. But it also inspires and guides the choice of other sounds and the play of relationships among them, thereby influencing musical form. In “Empty Vessels” it is the sound of air resonating in large garden pots along with recordings of the surrounding environment. In “Tides” it is two water recordings — a closely recorded water texture which furnishes the ‘pool’ sequences, and a recording of the approaching sea which gives the second movement (“Sea Flight”) its wave forms. Finally, in “Base Metals”, the resonances of a family of metal sound sculptures provide the rich reservoir of colorful sound spectra which enable harmonic and timbral evolutions.

This idea of sources and their musical development is central to the more abstract preoccupations of the composer’s agenda, as a vehicle for creating families of relationships, and as a means for building musical logic and coherence. But the invisible world of acousmatic imagery also conjures up scenes in the imagination. Such ‘scenes’ can be quite close to reality. This is the case with “Empty Vessels” where nature, environment, the elements and broad exterior spaces are graphically featured, often without much alteration. However, recording techniques can considerably transform our aural view of the sounds: exaggerated magnification can turn peaceful bees into a threatening swarm, or allow us to perceive the finer timbral changes of raindrops falling on a hollow ceramic pot. “Empty Vessels” can be regarded a series of episodes which have a visual and experiential logic as a well as making musical sense. This is the closest my music gets to composition based on the soundscape. In “Tides” the water–based proposition is clear enough, but the more literal references are left behind as the concepts of ‘pool,’ ‘current,’ and wave–shaped morphologies are developed more abstractly. With “Pentes” the only clear link with the real world is the Northumbrian pipes, and so this piece is only scenic by analogy and metaphor — its spectral energies and motions. With “Base Metals”, too, the imagery is evoked by spaces and motion, quite remote from reality, although the energetic metallic impacts, which act as reference–points, are a type of sound we are all familiar with.

Quite noticeable in all these works is the absence of a human presence in the sonic fabric. With the exception of the pipes in “Pentes”, a few distant traces of human activity near the start of “Empty Vessels”, and possibly some reminders of instrumentally instigated timbres in “Base Metals”, the listener–spectator is left to observe and experience the scenes and spaces, alone. Between and beyond the loudspeakers virtual, metaphorical worlds approach and encroach in sonic flow, and are revealed for imaginative contemplation.

– Denis Smalley, London (England, UK) [xi-00]

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Si une image vaut mille mots, «Sources / scènes» témoigne qu’un son vaut désormais mille images.

À propos de Sources / scènes

Trois des quatre pièces du présent disque sont reliées par l’idée d’utiliser une source sonore principale comme matière première et conceptuelle de chaque pièce; la nature de ces sources est repérable dans leur titre: «Tides» (Marées), «Empty Vessels» (Vases vides) et «Base Metals» (Métaux vils). Dans les trois cas, un son caractéristique agit comme point de référence en même temps qu’il ‘irradie’ la pièce. Mais aussi, ce son principal inspire et dirige le choix d’autres sons ainsi que leur interrelation, influençant ainsi la forme musicale. Dans «Empty Vessels», il s’agit du son de l’air résonant dans de grands pots de jardinage auquel s’ajoutent des enregistrements des sons ambiants. Dans «Tides», ce sont deux enregistrements d’eau: d’abord une texture aquatique captée de très près et qui vient nourrir les séquences du type ‘bassin’, puis un enregistrement du flux marin qui est à l’origine de l’aspect houleux du second mouvement: «Sea Flight» (Survol de la mer). Enfin, dans «Base Metals», ce sont les résonances d’un ensemble de sculptures sonores en métal qui forment un vaste réservoir de couleurs spectrales, permettant des développements tant au niveau des harmoniques que du timbre.

L’idée de sources sonores développées musicalement réside au cœur des préoccupations plus abstraites du compositeur. Ce centre agit à la fois comme véhicule grâce auquel des groupes de rapports sont créés et comme un outil d’élaboration d’une logique, d’une cohérence musicale. Mais l’univers invisible de l’imagerie acousmatique fait naître des scènes imaginaires qui peuvent parfois approcher la réalité. C’est le cas dans «Empty Vessels» où la nature, l’environnement, les éléments et de grands espaces extérieurs, sont dépeints de manière ‘picturale’, souvent sans grandes altérations. Toutefois, les techniques d’enregistrement peuvent modifier considérablement notre perception des sons: un grossissement exagéré est capable de transformer de paisibles abeilles en un essaim menaçant ou de nous permettre de distinguer les subtils changements de timbre de gouttes de pluie tombant dans le creux d’un vase en céramique. «Empty Vessels» peut être considéré comme une série d’épisodes qui possèdent une logique visuelle et empirique tout en étant musicalement intelligibles. Là s’arrête ce que ma musique partage avec le style de composition basé sur la notion de paysage sonore. Dans «Tides», le fondement aquatique est suffisamment clair; mais les références plus littérales s’effacent au fur et à mesure que se développent de façon plus abstraite les concepts de ‘bassin’, de ‘courant’ ainsi que des formes, des morphologies houleuses. Avec «Pentes», le seul lien clairement établi avec le monde réel repose sur les sonorité émises par un type de cornemuse appelé ‘Northumbrian Pipes’; aussi cette pièce n’est–elle scénique (théâtrale) que par le biais de l’analogie et de la métaphore, c’est–à–dire par ses énergies spectrales et ses mouvements. Dans «Base Metals», les images sont également évoquées par l’espace et le mouvement; elles sont plutôt éloignées de la réalité, même si les sons énergiques provoqués par les impacts sur le métal, et qui constituent le matériau référentiel, nous sont familiers.

Dans toutes ces œuvres, on remarque l’absence de facteurs humains dans l’édifice sonore. Sauf pour la cornemuse de «Pentes» et quelques traces d’activité humaine vers le début de «Empty Vessels», et peut–être aussi une certaine réminiscence de timbres instrumentaux dans «Base Metals», l’auditeur–spectateur qui observe et fait l’expérience des scènes et des espaces révélés, représente le seul facteur humain réellement présent. Entre et au–delà des haut–parleurs, des univers virtuels et métaphoriques s’avancent dans un flot sonore pour être ainsi offerts à une contemplation imaginaire.

– Denis Smalley, Londres (Angleterre, RU) [xi-00]