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For​ê​t profonde

by Francis Dhomont

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about

[EN]

“Forêt profonde” (1994-96)
stereo fixed medium

To my mother

“Forêt profonde” (Deep Forest) is an acousmatic melodrama, based on Bruno Bettelheim’s essay “The Uses of Enchantment” (Alfred A Knof / Random House, New York 1976), of which this is the third version; an extensively modified version, almost double in length compared to earlier versions. “Forêt profonde” is a work that has accompanied me for the past fifteen years, and its final production required more than two years.

Begun thirteen years after “Sous le regard d’un soleil noir”, “Forêt profonde” also derives its inspiration from a psychoanalytic reflection. An adult reading of children tales that moves between the memory of my naïve wonder and the discovery of its secret mechanisms. This hesitating between two ages perhaps presents the risk of failing to reach either one; but it is nevertheless possible for the magical intuition of childhood, that always sleeps in us with one eye open, to revive buried revelations, and for the rational mind to delight in deciphering, under the manifest content of this universal unconscious, the logic of its latent content.

It is a listening on three levels — novelistic, symbolic, musical — more disconcerting no doubt, but more active than an unidimensional listening.

The human journey of Bruno Bettelheim, whose thoughts are behind this star shaped course, interferes, for obvious reasons, with these old stories that confront us with questions on our time.

A guided tour of the childhood soul, which is nothing more than a return to the initiatory world — both cruel and reassuring — of fairy tales.

“Forêt profonde” comprises 13 sections, of which the 6 “Rooms” (sections 1, 3, 6, 8, 10 and 12) constitute transit periods/areas, secret passages of sort, between the seven thematic sections (sections 2, 4, 5, 7, 9, 11 and 13). These “Rooms” contain little or no text.

Each of the 13 sections borrows a brief element, a colour, an atmosphere, from the 13 “Kinderszenen” (Scenes from Childhood) op. 15 from Schumann, as a tribute to this pathetic composer, engulfed in the depth of his forest.

I wish to thank Inés Wickmann Jaramillo for offering me a poetic Colombian sound recording, and Beatriz Ferreyra for allowing me in such friendly manner to borrow a short but colourful excerpt from her “Petit Poucet magazine” (1985).

“Forêt profonde” was commissioned by the French State (Music Office) and the Ina-GRM (Paris). A bursary from the Canada Council [for the Arts] (CCA) (category A) was awarded for the composition of the work. Most of the materials and the treatments were obtained through the Syter (real-time sound synthesis system) at the Ina-GRM, and the piece was realized at the composer’s studio in Montréal (Québec). The present final version premiered on June 8, 1996 during a concert presented by ACREQ (Association pour la création et la recherche électroacoustiques du Québec) at Usine C in Montréal. The two first versions (36:00 and 37:00) were premiered respectively in Paris on May 16, 1994 during the “Cycle acousmatique Son-Mu” of the Ina-GRM, in the Salle Olivier Messiaen of the Maison de Radio France (Paris, France), and on September 1, 1995 at the Futura Festival of Acousmatic Art in Crest (France).

The piece was awarded the “Prix de la meilleure création contemporaine électroacoustique” (best contemporary electroacoustic work) of the Prix de Printemps 2007 organized by Sacem.

[FR]

«Forêt profonde» (1994-96)
support stéréo

À ma mère

«Forêt profonde» est un mélodrame acousmatique d’après l’essai de Bruno Bettelheim «Psychanalyse des contes de fées» («The Uses of Enchantment», traduit de l’américain par Théo Cartier, Éditions Robert Laffont, Paris 1976) dont voici la troisième version; version profondément modifiée et dont la durée est presque doublée par rapport aux versions précédentes. «Forêt profonde» est une œuvre qui m’habite depuis près de quinze ans et dont la réalisation finale m’a demandé plus de deux années.

Entreprise treize ans après «Sous le regard d’un soleil noir», «Forêt profonde» s’inspire, elle aussi, d’une réflexion psychanalytique. Lecture adulte de contes pour enfants qui oscille entre le souvenir de mes émerveillements naïfs et la découverte de leurs mécanismes secrets. Peut-être cette hésitation entre deux âges présente-t-elle le risque de ne s’adresser ni à l’un, ni à l’autre; mais il se peut néanmoins que l’intuition magique de l’enfance, qui en nous ne dort jamais que d’un œil, rappelle des révélations enfouies et que l’esprit rationnel prenne plaisir à déchiffrer, sous le contenu manifeste de cet inconscient universel, la logique de son contenu latent.

Il s’agit d’une écoute à trois niveaux — romanesque, symbolique, musical — plus déconcertante, sans doute, mais plus active que l’écoute unidimensionnelle.

La trajectoire humaine de Bruno Bettelheim, dont la réflexion est à l’origine de ce parcours en étoile, interfère, pour des raisons évidentes, avec ces histoires de jadis qui nous questionnent sur notre époque.

Visite guidée de l’âme enfantine qui n’est, à vrai dire, qu’un retour au monde initiatique — à la fois cruel et rassurant — des contes de fées.

«Forêt profonde» comporte 13 sections dont les six «Chambres» (sections 1, 3, 6, 8, 10, 12) sont des périodes/lieux de transit, sortes de passages secrets entre les sept sections thématiques (sections 2, 4, 5, 7, 9, 11, 13). Ces «Chambres» ne comportent pas ou peu de texte.

Chacune des 13 sections emprunte un bref élément, une couleur, un ‘esprit’, à l’une des 13 «Kinderszenen» (Scènes d’enfants) op. 15 de Schumann, en hommage à ce compositeur pathétique, happé par la profondeur de sa forêt.

Je remercie Inés Wickmann Jaramillo de m’avoir offert une poétique prise de son colombienne ainsi que Beatriz Ferreyra qui m’a si amicalement permis de lui emprunter un court mais savoureux extrait de son «Petit Poucet magazine» (1985).

«Forêt profonde» est une commande de l’État (Direction de la musique, France) et de l’Ina-GRM (Paris). Sa composition a bénéficié d’une Bourse A pour artistes du Conseil des arts du Canada (CAC). La plupart des matériologies et traitements ont été obtenus grâce au système de synthèse sonore en temps réel SYTER de l’Ina-GRM et l’œuvre a été réalisée au studio du compositeur à Montréal (Québec). La présente version, définitive, a été créée le 8 juin 1996 lors d’un concert produit par l’ACREQ (Association pour la création et la recherche électroacoustiques du Québec) à l’Usine C à Montréal. Les deux premières versions (36:00 et 37:00) avaient été créées respectivement à Paris le 16 mai 1994 au «Cycle acousmatique Son-Mu» de l’Ina-GRM, Salle Olivier Messiaen de la Maison de Radio France (Paris, France) et le 1er septembre 1995 au Festival d’art acousmatique Futura à Crest (France).

Dans la cadre de ses Prix de Printemps 2007, la Sacem lui attribue le «Prix de la meilleure création contemporaine électroacoustique».

credits

released August 6, 1996

empreintes DIGITALes 1996
Image: Inés Wickmann (Adagp)

SODEC

IMED 9634_NUM

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empreintes DIGITALes Montreal, Québec

[EN] Founded in 1990, empreintes DIGITALes is considered a reference label in electroacoustics, acousmatics and musique concrète.

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