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Anecdotes

by Yves Daoust

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Quatuor 18:38

about

[EN]

Dear Yves,

It has been already twelve years that a certain “Quatuor” (Quartet) inhabits my mind and by an inexplicable force this music makes me move near, very near, and far, very far, inside myself. These continuous swings touch me deeply; I am captive in your special vessel braided with magical strings, like a celestial net thrown into a sea of sound. Like a curious painter, you allow us to penetrate your webbed world, that you spin around us, creating bubbles of time which we cross, as others cross mirrors, and where everyone is free to find secret passages rich in emotion and surprise.

Twelve years of creation later, you decided to interview… an interview, by shattering and pulverizing it in distorting mirrors, all of that molded into A-B-A form, but with a solitary B, troubled by solitude. The contrast is engaging and fills me with sadness; just a word or two, a few sounds, and we are brought back to this inevitable human condition: to be born and to die alone. “L’Entrevue” (The Interview) is a window upon intimacy — perhaps the personal voice of Daoust, the artist?

I believe I’ve already told you this: what I like in your music is its ability to transform reality, transposing it to unsuspected levels. You enrich reality by adding increasingly subtle ‘layers’ of meaning. When I listen to your music, I imagine you a Druid (‘Electroacoustix’) simmering reality in the large Daoustian pot, whilst overlooking the delicate mutations taking place.

Forgive me if I say too much or too little. One certainty remains: your music carries me to other places. I thank you for allowing me to write this to you.

– Denis Gougeon, un voyageur fidèle!, Montréal [vi-91]

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Anecdotes, the Disc

an-ec-dote n. a short account of an interesting or amusing incident or event, often biographical. — “Webster”, 1988 The five pieces presented here share a common source of inspiration: the repertoire of western classical music. Each work ‘stages’ a particular moment of music history, using a specific instrument.

I don’t know why I constantly use elements of the musical past in my work. Perhaps it is the nostalgia for a dying tradition which, in our current mass media society, gradually loses its meaning, deteriorates, becomes banal and anecdotal. (We probably hear more of Beethoven’s music in films or on television — advertising is hungry for it! — than in concert halls.)

It may also be by complicity with the interpreter — the performer of that tradition — who is increasingly marginalized in our world of rapidly changing images and values. What strange behavior — in effect, condemning to solitude; what a strange displacement with today’s reality, to dedicate one’s life to the search of higher levels of refinement, to master one’s art which is becoming more difficult to communicate, less readable.

But this may be the only freedom that we have left…

Four of the works presented here form a series: four works for solo performer and tape, on the theme of solitude, realized from recuperated fragments of the repertoire, of its harmony, of each instrument’s idiosyncrasies. A suite of tableaux, of sound dramas, featuring the performer interpreting his or her own role.

From “Petite musique sentimentale” (Little Sentimental Music, 1984) to “L’Entrevue” (The Interview, 1991), there is a progression by which we penetrate deeper into the intimacy of the performer, for whom the work was composed. The same theme remains: solitude, but always explored in a new light, through the anecdotal universe of each instrument, of each musician.

– [vi-91]

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[FR]

Cher Yves,

Déjà douze ans qu’un certain «Quatuor» loge dans ma tête et que par une inexplicable force cette musique me déplace à la fois tout près, tout près, et très loin, très loin, au-dedans de moi. Ces continuels va-et-vient me touchent profondément, captif que je suis de ton vaisseau spécial tressé de cordes magiques, tel un filet spatial jeté à la mer sonore. Et tel un curieux peintre, tu nous fais pénétrer à l’intérieur de ta toile… d’araignée, que tu tisses autour de nous, créant des bulles de temps que l’on traverse comme d’autres traversent les miroirs, et où chacun est libre d’y trouver les passages secrets riches d’émotion et d’étonnement.

Douze ans de création plus tard, tu décides d’interviewer… une entrevue, en la faisant voler en éclats, en la pulvérisant par des jeux de miroirs déformants, le tout coulé dans une simple forme A-B-A, mais avec un B solitaire, troublant de solitude. Le contraste est saisissant et m’a rempli de tristesse; juste un mot ou deux, quelques sons et nous voilà ramenés à cette inévitable condition humaine: naître et mourir seul. «L’Entrevue» est une fenêtre sur l’intimité, peut-être une voix intime de Daoust, l’artiste?

Je crois te l’avoir déjà dit: ce que j’aime dans ta musique c’est cette transformation du réel, cette transposition à des niveaux insoupçonnés. Tu enrichis la réalité en lui ajoutant des ‘couches’ de sens plus subtiles les unes que les autres. Quand j’écoute ta musique, je t’imagine tel un druide (‘Électroacoustix’), faisant mijoter tout doucement du réel dans la grande marmite daoustienne en observant les délicates mutations qui s’y opèrent.

Pardonne-moi si j’en dis trop ou trop peu, mais il demeure une certitude: ta musique m’amène ailleurs. Et je te remercie de m’avoir permis de te l’écrire.

– Denis Gougeon, un voyageur fidèle!, Montréal [vi-91]

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Anecdotes, le disque

ANECDOTE n.f. Littér. Particularité historique, petit fait curieux dont le récit peut éclairer le dessous des choses, la psychologie des hommes. Absolt. L’anecdote, le détail ou l’aspect secondaire, sans généralisation et sans portée. — «Le Petit Robert», 1989 Les cinq pièces réunies ici ont comme source d’inspiration commune le répertoire de la musique occidentale classique. Chacune des œuvres «met en scène» un moment de l’histoire musicale, autour d’un instrument particulier.

J’ignore ce qui me pousse à utiliser constamment dans mes œuvres des bribes du passé musical. Peut-être est-ce la nostalgie d’une tradition qui s’éteint, qui perd graduellement dans le contexte de notre civilisation mass-médiatique, toute signification, se désagrège, se banalise, devient anecdotique. (On entend sans doute davantage de Beethoven au cinéma et à la télévision — les publicités en sont friandes! — que dans les salles de concert.)

Peut-être aussi est-ce la complicité qui m’unit à l’instrumentiste, interprète de cette tradition, de plus en plus marginalisé dans ce monde fait de successions rapides d’images, de valeurs. Quel comportement étrange, en effet, condamnant à la solitude, quel décalage avec la réalité d’aujourd’hui, que de consacrer sa vie à la recherche d’un niveau de raffinement, de maîtrise de son art, de moins en moins communicable, lisible.

Mais c’est peut-être le seul geste de liberté qui nous reste…

Quatre des pièces présentées ici forment un cycle: quatre pièces pour performance-solo et bande, sur le thème de la solitude, réalisées à partir de la récupération de fragments du répertoire, d’harmonies, de traits stéréotypés propres à chaque instrument. Suite de tableaux, de dramatiques sonores, mettant en scène l’instrumentiste jouant son propre rôle.

De «Petite musique sentimentale» (1984) à «L’Entrevue» (1991), il y a eu comme une progression, une pénétration de plus en plus profonde dans l’intimité de l’interprète pour qui chaque pièce a été composée. Toujours ce thème de la solitude, mais approché chaque fois sous un éclairage différent, en fonction de l’univers anecdotique propre à chaque instrument, à chaque instrumentiste.

– [vi-91]

credits

released September 9, 1991

empreintes DIGITALes 1991
Image: Jean-Guy Thibodeau

Conseil des arts du Canada

IMED 9106_NUM

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empreintes DIGITALes Montreal, Québec

[EN] Founded in 1990, empreintes DIGITALes is considered a reference label in electroacoustics, acousmatics and musique concrète.

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[FR] Active depuis 1990, empreintes DIGITALes est reconnue comme une référence en musiques électroacoustiques, acousmatiques, concrètes.
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